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Climat : les accords de Paris sont bien morts

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Par Francis Menton, depuis les États-Unis

Sans les États-Unis dans la partie, les participants les plus importants vont augmenter leurs émissions, au lieu de les diminuer. En réalité, l’ensemble de « l’action globale sur le changement climatique» est complètement mort.

En point de départ, je suggère que la réalité de l’importance politique donnée à cette affaire par le New York Times, est probablement exactement à l’opposé de ce que dénonce le journal.

Les États-Unis isolés ?

Considérez cet article en Une d’il y a quelques jours : Les leaders mondiaux avancent sur le changement climatique sans les États-Unis. Effrayant ! Les États-Unis s’isolent de la communauté internationale !

Dans le communiqué final à la fin du sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne, les nations ont pris note de la décision de M. Trump d’abandonner l’accord de Paris et de cesser immédiatement les efforts du Président Barack Obama visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28 % en dessous du niveau de 2005 d’ici 2025. Mais les 19 autres membres du groupe ont signé un plan détaillant comment leurs pays pourraient atteindre leur objectif.

Vous pouvez certainement compter sur la Pravda pour ne pas vous informer des promesses de ces 19 autres pays, et en préciser la substance. Si vous entrez sur Google les lettres INDC (« Contribution prévue à l’échelle nationale ») ainsi que le nom du pays, vous trouverez  exactement ce que ce pays a promis de faire dans le cadre de l’Accord de Paris. Examinons donc certains grands pays.

Les promesses des pays

Chine : Nous avons déjà une réponse suite à ma publication de la semaine dernière. La Chine, par l’entremise de ses entreprises, envisage de construire, au cours de la prochaine décennie, plus du double de centrales à charbon que les États-Unis ont aujourd’hui. Sa « contribution nationale » indique que la Chine peut augmenter ses émissions de CO2 autant qu’elle le veut jusqu’en 2030, et seulement alors (lorsque tout le monde en Chine aura vraisemblablement l’électricité et quelques voitures) elles diminueront. D’ici là, ces émissions seront probablement au moins le triple de celles des États-Unis.

Inde : Le pays entend tripler son approvisionnement en électricité d’ici 2030, sans aucun engagement quant à sa provenance, énergies fossiles ou pas. L’intention est formulée de réduire l’intensité des émissions de sa production d’énergie et d’élargir considérablement la capacité éolienne, solaire ainsi que nucléaire. Youpi !

Indonésie : L’effet comique s’accélère au fur et à mesure de la lecture… La première chose que vous apprenez en prenant connaissance de l’INDC de l’Indonésie est que la grande majorité de ses émissions provient des feux de forêts tropicales (« La plupart des émissions (63 %) sont le résultat d’un changement d’utilisation des terres, des feux de tourbe et de forêts ») et très peu des énergies fossiles pour la production d’énergie (« Les énergies fossiles contribuent  à environ 19 % de leur émission totale »). Le pays s’engage donc à brûler moins de forêt tropicale ; mais rien en ce qui concerne la réduction de l’utilisation des énergies fossiles pour l’énergie. Son « objectif de réduction » (complétement illusoire) de 29 % d’ici 2030 n’est pas basé sur une quantité fixe d’utilisation passée (comme la référence des États-Unis sur les émissions de 2005) mais plutôt sur un projeté des émissions futures qui est un multiple de ceux d’aujourd’hui.

Russie : Quoi, vous ne saviez pas que la Russie était désormais membre du G20 ? Est-ce l’occasion pour ce pays de faire des promesses honnêtes en matière de réduction des émissions ? Sa « contribution nationale » consiste à réduire ses émissions de 25 à 30% en dessous du niveau de 1990 d’ici 2030. Impressionnant ! Attendez une minute ! L’URSS s’est effondrée en 1991. Ensuite, toute l’industrie soviétique inefficace a été fermée. Selon un graphique de Climate Action Tracker, en 2000, ses émissions ont diminué de près de 40 % par rapport à 1990, et ne sont que très faibles depuis. En d’autres termes, les « engagements » supposés de la Russie représentent une hausse de ses émissions par rapport à aujourd’hui. Encore une arnaque totale !

Allemagne : Elle fait partie de l’engagement supposé de l’UE de réduire les émissions de 40 % par rapport au niveau de 1990 d’ici 2030. Mais maintenant que 30 % de son électricité provient des énergies renouvelables, il semble que l’Allemagne ait atteint un plafond. Ses émissions de CO2 ont augmenté ces deux dernières années (2015 et 2016) selon Clean Energy Wire. Comment atteindre cet objectif ? Excellente question.

Une farce

En d’autres termes, tout cela n’est qu’une farce. Ces discussions sur le climat au G20 et l’article du New York Times ne sont rien d’autre qu’un effort international visant à intimider les États-Unis pour paralyser son économie alors que tous les autres vont de l’avant et utilisent les énergies fossiles exactement comme ils le souhaitent.

Quoi que vous puissiez dire au sujet du président Trump, il semble être anormalement immunisé contre ce type d’intimidation.

Traduction Contrepoints

Sur le web

Cet article Climat : les accords de Paris sont bien morts est paru initialement sur Contrepoints - Journal libéral d'actualités en ligne


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